Aujourd'hui, nous vous proposons de lire la synthèse de ce qui a été dit dans l'atelier sur "Notre rencontre avec l'Islam"
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Et pour partager la prière des laïcs au niveau international : blog international
Bonne lecture et profitez bien du mois de juin.
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Hélène pour le comité de rédaction
Nous rencontrons l’Islam, les musulmans, le plus souvent
dans notre entourage proche : famille, voisinage, lieu de travail, moyens
de transport. Elle prend alors la forme de rencontre individuelle, avec des
personnes que l’on connaît et avec lesquelles on vit, sauf dans les moyens de
transport où elle est anonyme, aléatoire, et ponctuelle et n’a pas la valeur
d’une vraie rencontre.
Pour certains d’entre nous, minoritaires, elle a lieu aussi au
sein de groupes constitués, se donnant pour but précisément la rencontre, la
connaissance mutuelle et le partage : groupes de rencontre islamo-chrétien,
groupe d’accueil des migrants, centre de services.
Certains d’entre nous n’ont pas d’occasion de rencontrer des
musulmans.
Les média, bien sûr, nous mettent en relation avec le monde
musulman, mais de manière indirecte et virtuelle, et ne constituent pas une
véritable rencontre.
II.
Ce
qui nous enrichit et nous réjouit ; ce qui nous inquiète et nous
interroge.
Ce qui nous réjouit, c’est souvent le constat d’une véritable gentillesse qui s’exprime
entre voisins, ou dans les moyens de transport, ou dans les groupes, de la part
des anciens (le socle ancien des musulmans en France) mais aussi des jeunes
générations. On peut y trouver même de la curiosité apparemment bienveillante
pour ce que nous sommes, nous chrétiens, et ce que nous croyons. Dans l’accueil
des migrants musulmans, on reçoit des marques de reconnaissance et de confiance,
nous conférant quelques fois un statut angélique.
C’est encore la solidarité que l’on constate entre
eux ; ou encore la manière qu’ils
ont d’exprimer publiquement leur foi (respect du temps de la prière quelles que
soient les circonstances : cela est vrai surtout en Afrique).
Et enfin la dénonciation, dont certains musulmans sont
capables, de la violence perpétrée par certains se réclamant de leur religion.
Cela paraissant quelque chose de nouveau.
Ce qui nous inquiète par contre, c’est l’agressivité et la
violence verbale s’exprimant rapidement chez des jeunes à l’égard de notre
société non musulmane (au contraire de leurs parents ou grands parents), leurs
attitudes de provocation par incivilité, de fermeture ou d’opposition aux
normes sociales et aux lois, au motif de leur identité ou de leur foi arabo-musulmane
; c’est l’adoption grandissante toujours chez les jeunes, hommes et femmes, de
comportements socio-religieux rigoristes (tenue vestimentaire) et la
transmission aux jeunes enfants de la vision méprisante portée sur le monde
non-musulman propre à l’islam radical ; ces phénomènes manifestant
globalement, dans les jeunes générations, une régression de la volonté d’intégration
et d’ouverture, signe sans doute de la réislamisation menée par le Wahabisme.
Une autre source d’inquiétude ou d’interrogation, c’est une
certaine pauvreté de la culture religieuse musulmane chez des jeunes, élevés
dans des familles où il y a peu de dialogue avec la génération des parents, ou par
la mère seule : ils ne connaissent pas vraiment le coran (alors qu’ils
revendiquent une posture musulmane pure et dure) ; c’est encore l’absence
apparente d’effet, d’influence de leur pratique religieuse sur leur vie
éthique.
III.
Quels
sont les signes d’espérance que nous voyons dans ce problème de la rencontre de
l’Islam ?
Pourtant, nous notons des signes d’espérance vis-à-vis
de la question sociale et relationnelle que pose l’islam en Europe :
Des expressions de confiance et d’ouverture (entre personnes
musulmanes et non musulmanes) sont là : on peut se parler, tisser des
liens d’amitié ; des demandes de rencontres proviennent quelquefois du
monde musulman, à notre égard : « on veut vivre quelque chose ensemble» ;
des groupes de rencontre existent et sont vivants ; on se rend compte des deux
côtés qu’il faut vivre ensemble, le monde actuel nous y « condamne »
et, pour cela, il faut s’accepter comme on est.
L’expression, à la fois plus nombreuse et plus audacieuse,
de femmes en islam réclamant pour elles-mêmes un respect et des droits qui
cassent les modèles musulmans conservateurs est un autre signe d’espérance.
Il y a des motifs d’optimisme dus à des raisons objectives
ou factuelles :
L’amélioration de l’économie et donc de l’emploi, si elle
profite aux jeunes musulmans pour l’instant largement déshérités, apaisera la
rancœur de ceux-ci, leur réflexe de fermeture et d’affirmation de leur identité
séparée ; la laïcité impose un
modus vivendi plus respectueux les uns des autres sur le plan religieux ; la
rencontre numériquement plus large du monde musulman avec le monde occidental
poussera inévitablement le premier vers l’esprit critique occidental, à l’égard
de sa propre religion.
La présence de l’islam en France et sa rencontre obligée
pousseront les chrétiens à approfondir le cœur de leur foi, ce qui les rendra
peut-être plus assurés dans la rencontre de l’autre.
IV.
Que
peut-on, que doit-on faire du point de vue chrétien pour cette rencontre de
l’Islam ?
On l’a dit : la rencontre est aujourd’hui inévitable et
le sera de plus en plus. Tout le monde, hors mis la petite minorité extrémiste,
a intérêt à ce qu’elle soit pacifique. De notre point de vue, celui de notre
foi chrétienne, que pouvons-nous faire pour y contribuer ?
On constate que la meilleure façon de nous rapprocher et de
nous accepter est de nouer une relation de personne à personne. Il faut donc
chercher à multiplier ces relations personnelles où les idées a priori et
générales tombent ; des relations où l’on ne discutera pas forcément en
théorie sur notre foi respective, mais où on développera des gestes de
communauté de vie, d’entraide et d’amitié, et où on connaîtra l’autre.
L’ignorance, la nôtre sur l’islam et les musulmans, est à combattre. Cette
volonté de rencontre suppose, bien sûr, de la disponibilité et l’acceptation de
se laisser déranger.
Il nous faut donc des lieux concrets de rencontre : il
en existe déjà, associatifs, communaux, paroissiaux : il faut en créer
d’autres.
Cette volonté chrétienne, concrète et humble, aurait besoin
d’être soutenue et inspirée par les chefs de notre Eglise. On regrette leur
silence.
En tout état de cause, il nous faut persévérer dans l’amour.
Daniel
Mellier
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