AMIS DES
NAUDIERES (Amicale des Anciens et Amis
des Naudières)
Les «Amis des Naudières», ce sont environ 80 membres, des frères ou soeurs , neveux ou nièces, des
anciens camarades du petit séminaire de la société des Missions Africaines
(SMA) qui, tout en prenant un autre chemin que la prêtrise, sont restés proches
des Pères.
Les Journées d'Amitié, chaque premier week-end de mars,
mobilisent ces dizaines de personnes qui préparent les salles, installent tous
les objets à vendre, cuisinent les repas...C'est deux semaines de travail. Mais
le résultat est là. La recette de l'édition 2017 a été d'un bon niveau :
2500 euros de plus que l'an passé. Les bénéfices de ces journées sont versés à
la SMA pour aider la Mission en Afrique
Mais les Amis des Naudières ont leurs propres activités,
envoyant par exemple matériel scolaire et dictionnaires vers des écoles de
Parakou, un congélateur pour l’abbaye de
Kokoubou, près de Parakou...Deux autres projets ont également été soutenus :
creusement d'un puits au nord du Bénin pour un coût de 1000 euros et à la
demande d'un père, l'accueil de jeunes filles qui refusant le mariage forcé
fuient leur famille. L'aide s'élève à 700 euros. Le père Francis Athimon qui a
quitté il y a un an la maison des Naudières et la paroisse de Basse-Goulaine
pour rejoindre une léproserie en Côte d'Ivoire a reçu 500 euros pour l'achat de
fauteuils roulants.
«Nous avons prévu 1000 euros pour un projet venant de
l'aumônerie d'une prison de Niamey», annonce le président. «En fait, ce projet
d'un montant total de 5000 euros a totalement trouvé son financement», a
informé Mgr Michel Cartateguy, ancien archevêque de Niamey et qui connaît
donc les lieux : 1200 détenus sont
enfermés dans une prison de 250 places. Saleté, promiscuité, perversité...les mots
ne manquent pas pour qualifier la situation. Le projet prévoyait l'achat de
médicaments de première nécessité, la création d'un atelier de couture pour les
femmes, des cours d'alphabétisation. Mais les 1000 euros trouveront à être
employés sur un autre projet.
Plusieurs institutions, SMA, laïcs, religieuses dont
celles de Notre Dame des Apôtres et les Sœurs Missionnaires Catéchistes, liées
à la SMA, se sont regroupées pour se donner plus de moyens. «Nous avons un
fonds de 100 000 € et nous finançons des projets qui ne dépassent pas les 5 000
€ », explique Michel Cartatéguy qui est membre du conseil de la province de
Lyon. Cette somme a permis de financer 26 projets en Afrique.
Cette assemblée générale ne pouvait pas ne pas évoquer
l'avenir des lieux. Six prêtres (contre huit il y a un an) demeurent aux
Naudières. Dans quelques semaines, l'économe provincial sera à Nantes pour
évoquer l'avenir de la SMA dans le diocèse. Cela entre dans le cadre d'une
réfléxion plus globale. Ainsi à Paris même, les Missions Africaines n’occupent
plus leur maison de la rue Hidalgo. «Nous partageons la maison des Spiritains»,
explique Michel Cartatéguy. En raison de
la diminution du nombre de Pères, la société est amenée à céder ou à transformer plusieurs de ses
demeures.
Les besoins sont importants pour aider l'Eglise d'Afrique.
Les séminaires des missions africaines en Afrique et en Inde comptent
aujourd'hui 250 étudiants. Cela exige des moyens. Et des économies. A Lyon par
exemple, le musée africain «va fermer fin décembre». «Nous gardons les œuvres.
Nous allons créer un espace interculturel. Il y aura des expositions
thématiques». Ce musée prête souvent des masques, statues, outils au MUVACAN
(Musée Vivant des Arts et Civilisations Africaines de Nantes)
Reste donc l'avenir de la maison de Rezé. Ancrées depuis
le XIXème siècle dans le diocèse nantais, les Missions Africaines ne vont pas
s'effacer comme cela. Ainsi, elles ont décidé de prendre en charge des
paroisses en France. «Nous sommes à Vaux-en-Velin (Lyon) et aux Dervallières».
Ce choix n'est pas un hasard. Ce sont des paroisses pour le moins très
«métissées», très multiculturelles. Deux prêtres, un français et un africain du
Nigéria, tous deux de la SMA, sont aux Dervallières. Cela aussi entre dans la
réflexion que mène la SMA : l'accueil des migrants et le dialogue interreligeux
en particulier avec l'Islam.
Mais revenons aux Naudières. Le père Yvon Crusson qui
dirige la maison connaît l'environnement. Dans un avenir proche, l'Université
Catholique de l'Ouest qui occupe l'ancien petit séminaire accueillera 1100 à
1200 étudiants. Il y a des projets d'agrandissement.
C'est en tenant compte de tout cela, besoins de financer
l'Eglise d'Afrique, effacement des missionnaires français, évolution de l'UCO,
que l'avenir de la maison va se dessiner.
«Mais la tradition se maintient: en 2018, les journées
d'amitié auront bien lieu le premier week-end de mars», annonce le président
des Amis des Naudières.
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