Pour ce mois de novembre, qui s'annonce très morose. J'espère que nous nous trompons.
le chapelet du père Luigi |
La prière, qui a accompagné notre ami Luigi tout au long de sa captivité, prière que nous avons partagée en espérant sa libération et que notre cœur joyeux a fait éclater en apprenant sa libération.
La vraie prière n’est pas un calmant, elle responsabilise
Le Pape reconnait l’existence des fausses prières «faites pour être admiré» et que Jésus admoneste. François met également en garde contre la prière faite «avec lassitude, de manière routinière comme des perroquets» qui est selon lui «le pire service que l’on puisse rendre à Dieu».
François assure que lorsque le vrai esprit de la prière est accueilli «avec sincérité et descend dans le cœur, alors celle-ci nous fait contempler la réalité avec les yeux mêmes de Dieu». Chaque chose acquiert alors de l'épaisseur. Alors, l’autre devient également important. Il rapporte un antique dicton des premiers moines chrétiens : «Bienheureux le moine qui, après Dieu, considère tous les hommes comme Dieu» (Evagrio Pontico, Traité sur la prière, n. 123). Pour lui, celui qui adore Dieu, aime ses enfants ; celui qui respecte Dieu, respecte les êtres humains.
La prière n’est pas «un calmant pour atténuer l’anxiété de la vie» précise François, c’est le centre de la vie du chrétien et elle le «responsabilise» comme le montre le Notre Père.
Les psaumes, un patrimoine collectif
En ce sens, le psautier est «une grande école». Les psaumes n’utilisent pas toujours des paroles «raffinées et gentilles», ils portent souvent imprimées «les cicatrices de l’existence». Et pourtant ces prières même intimes et personnelles ont été utilisées d’abord au Temple puis dans les synagogues, explique François. Le Catéchisme le rappelle : «les expressions multiformes de la prière des Psaumes prennent forme à la fois dans la liturgie du temple et dans le cœur de l'homme» (n. 2588). Et ainsi, poursuit le Pape, la prière personnelle puise et se nourrit tout d'abord à celle du peuple d'Israël, et ensuite à celle du peuple de l'Église. Les psaumes, même ceux écrits à la première personne du singulier, sont «un patrimoine collectif» car ils sont priés «par tous et pour tous».
Les portes de l’église sont perméables au cri de tous
Une des caractéristiques de la prière des chrétiens est ce «souffle», cette «tension» spirituelle qui garde ensemble le temple et le monde, dit le Pape. «La prière peut commencer dans la pénombre d'une nef, mais ensuite elle termine sa course dans les rues de la ville. Et vice versa, elle peut germer pendant les occupations quotidiennes et arriver à son accomplissement dans la liturgie. Les portes des églises ne sont pas des barrières, mais des “membranes” perméables, disponibles à recueillir le cri de tous» souligne-t-il.
Ne pas nier les larmes des pauvres
Le monde extérieur est toujours présent dans la prière du psautier. Les psaumes donnent voix à la promesse divine de salut des plus faibles ; ils avertissent du danger des richesses mondaines ; ils ouvrent l'horizon au regard de Dieu sur l'histoire. Car pour François «là où Dieu est présent, l'homme doit aussi être présent». Ainsi, on ne peut nier les larmes des pauvres, sous peine de ne pas rencontrer Dieu et, prévient-il, «Dieu ne supporte pas l'“athéisme” de celui qui nie l'image divine qui est imprimée dans chaque être humain. Ne pas la reconnaître est un sacrilège, c'est une abomination, c'est la pire offense que l'on peut faire au temple et à l'autel».
Le Pape encourage donc les fidèles à prier les psaumes qui aident à ne pas tomber dans la tentation de l’impiété, autrement dit de vivre, voire de prier, comme si Dieu n’existait pas, comme si les pauvres n’existaient pas.
Pape François catéchèse du mercredi 21/10/2020
Commentaires
Enregistrer un commentaire